Lycée Les Creusets

  • 1300 élèves
  • Durée 30 jours

soutenant

Mise en place de Champs familiaux bocagers

Les champs familiaux bocagers sont des écosystèmes agroécologiques prenant en compte les éléments fondamentaux d’un système agricole durable : le sol, l’eau et les plantes. Ils créent les conditions d’un écosystème agro-sylvo-pastoral permettant aux agriculteurs de faire face aux effets du changement climatique et à la pression foncière dont ils sont les premières victimes et qui mettent directement en danger la sécurité alimentaire de leur famille.

Les élèves du Lycée les Creusets ont récoltés CHF 11'250.- durant l'action de Noël 2018. Grâce à l'engagement exemplaire des élèves, les Champs Familiaux Bocagers seront mis en place prochainement ! à suivre...

Plus d'information : https://www.morija.org/cfb/

Description du projet Champs Familiaux Bocagers (CFB)

Rédigé le 29.11.18

 

Le projet « Champs familiaux bocagers » (CFB) a été mis en place dans le cadre du volet Développement rural du Programme Colibri, qui a pour but principal d’améliorer la situation économique et environnementale des habitants de la commune de Nobéré. Le projet CFB, lui, vise plus spécifiquement à :

  • Restaurer les sols et améliorer les rendements agricoles
  • Former les agriculteurs à des pratiques respectueuses de l’environnement
  • Augmenter la qualité de vie et les revenus financiers des ménages agricoles

 

Pourquoi un tel projet ?

Une étude diagnostique menée en septembre 2013 dans la commune de Nobéré a révélé que 91% de la population génère un revenu annuel moyen de CHF 50.–. La majorité vit donc au-dessous du seuil de pauvreté, fixé par l’ONU à $1,25 par jour, soit environ CHF 430.– par année.

L’économie locale s’appuie sur une agriculture vivrière et familiale, visant à satisfaire les besoins alimentaires des ménages. Le surplus, rarement atteint, est commercialisé et permet de générer des revenus pour la santé ou l’éducation.

La pauvreté touche fortement les agriculteurs, majoritaires au sein de la population (95%). Par manque de connaissances techniques et d’équipements agricoles, mais aussi à cause de sols dégradés non fertiles, beaucoup peinent à nourrir leur famille. Des pratiques non respectueuses de l’environnement accélèrent la dégradation et l’érosion des sols, et conduisent à une baisse des rendements.

 

Avec qui ?

Morija met en œuvre le projet avec :

  • la Mairie de Nobéré, dans le cadre de son Plan Communal de Développement
  • les bénéficiaires du projet (les agriculteurs)
  • les acteurs locaux, notamment l’association Terre Verte qui développe depuis 15 ans le concept de périmètre bocager sahélien au Burkina Faso.

Les personnes employées dans le projet sont toutes burkinabè : chargé de projet, superviseur, techniciens, ouvriers agricoles, jardinier, animateur, consultants.

 

Résultats attendus et description des activités

 

Restauration des sols et amélioration des rendements

Les 3 parcelles d’un CFB sont délimitées par des diguettes en terre, assurant une fonction antiérosive, et par des tranchées creusées selon le sens d’écoulement des eaux pluviales. Au point le plus bas de chaque parcelle, une mare permet de récupérer l’eau de pluie pour un volume de 18 m3. Cette eau peut servir à pratiquer un petit maraîchage ou à abreuver le bétail.

Des haies vives délimitent également chaque parcelle et les protègent du vent. Les haies externes sont mixtes et comprennent une clôture grillagée pour éviter la divagation des animaux. Des arbres, intégrés aux haies et aux champs, limitent l’évaporation par leur feuillage et ont une action fertilisante. Les arbres absorbent en effet les nutriments dans les couches profondes du sol, sous la zone d’enracinement des cultures, puis les restituent sous formes de paillage et litière.

Tous ces aménagements structurels restaurent peu à peu les sols, améliorent leur fertilité et donc les rendements.

 

 Adoption de pratiques agricoles agroécologiques

Les 3 parcelles d’un CFB permettent une rotation tri-annuelle des cultures entre :

  • Production de compost et jachère pâturée
  • Légumineuses
  • Céréales

Le changement des mentalités est long et difficile, en raison de l’enracinement profond des pratiques et habitudes agricoles. Pour montrer aux agriculteurs l’efficacité des techniques proposées au sein des CFB, un site de démonstration a été créé et développé.

En outre, les agriculteurs sont formés, suivis et conseillés pour la mise en œuvre de pratiques agricoles durables :

  • La rotation des cultures permet de les varier sur un même sol et de respecter des temps de jachère, ce qui favorise le repos et la régénération des sols.
  • Les excréments des animaux et les débris végétaux, principalement de paille, sont compostés dans une fosse fumière et représentent une source de fertilisation gratuite et efficace.
  • Certaines parcelles sont cultivées en zaï amélioré, un système traditionnel favorisant la restauration des terres soumises à la sécheresse. Il s’agit de creuser manuellement des trous pour y concentrer les eaux de ruissellement et les matières organiques. Bien que coûteuse en main d’œuvre, la technique fertilise les sols et améliore les rendements.
  • Le paillage des cultures est encouragé pour réduire l’érosion et conserver l’humidité du sol en limitant l’évaporation.
  • L’agroforesterie consiste à associer des arbres fertilitaires aux cultures, ce qui favorise tant la restauration des sols que la croissance des plantes.
  • Les fertilisations organiques ainsi que les traitements naturels - à base par exemple de neem ou piment - sont privilégiés pour lutter contre les ravageurs.

 

Amélioration des conditions socio-économiques des bénéficiaires

Grâce à l’amélioration des rendements, chaque CFB vise une productivité permettant d’assurer l’autosuffisance alimentaire de la famille bénéficiaire. Pour cela, chaque agriculteur bénéficie d’un diagnostic de ses pratiques culturales permettant l’élaboration d’une feuille de route personnelle qui définit les besoins, les pratiques envisagées et les rendements prévus. Si nécessaire, des mesures correctives sont prises pour le prochain cycle de culture.

Les espèces des haies vives sont choisies pour apporter un revenu complémentaire à la famille. Par exemple, le Jatropha Curcas est intéressant pour son huile utilisée dans les lampes et moteurs. Les arbres fournissent eux aussi un apport complémentaire aux récoltes par leur bois, utile pour la chauffe, ou leurs fruits.

De plus, une dépendance limitée aux intrants extérieurs rend disponible le revenu financier pour d’autres services tels que l’éducation ou la santé.